Le travail, dans ce qu'il peut avoir de trivial, physiquement pénible, devient un sujet pour l'art qui alors d'une part s'y intéresse (ce qui confère au sujet une certaine forme de dignité), et d'autre part, en donne une représentation valorisante.
La toile Les Raboteurs de parquet de Caillebotte montre bien la relation dialectique entre le travailleur et son travail, montrant torse nu les corps à l'œuvre, façonnés (musclés) par les gestes qu'ils accomplissent. L'activité, réalisée à genoux, courbé sur le sol, ce qui pourrait connoter une forme d'humilité voire de bassesse de la tâche, n'en est pas moins magnifiée par le traitement de la musculature, mise en lumière par les rayons du soleil baignant la pièce.
Le raboteur se trouvant sur la droite de la toile a par ailleurs le visage tourné vers son collègue : ils ne sont pas absorbés voire engloutis dans leur tâche, dans une sorte d'automatisme du geste répétitif qui rendrait l'activité purement mécanique, mais échangent et parlent entre eux. Nous pouvons alors faire toutes sortes d'hypothèses quant au sujet de leurs échanges, qui peuvent tout aussi bien porter sur la réalisation du travail lui-même ou délibérer quant aux manières collectives de le mener à bien, qu'ils peuvent porter sur de tout autres sujets - les travailleurs eux-mêmes et leurs familles, l'actualité politique du pays, etc. Bref, Caillebotte nous représente ici des hommes au travail, et non un "travail de bête".
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